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Le datacenter au cœur du green IT

Évènement français et francophone, le 19 mai 2022 est la journée du Datacenter. Celle-ci a pour objectif la prise de conscience de l’attractivité économique et du rôle du datacenter dans les territoires.

Place incontournable de la transition numérique et énergétique, le datacenter est au cœur des enjeux de bon nombre d’entreprises.

Le datacenter en chiffres

Considéré comme un « élevage de radiateurs », la consommation électrique résultant des centres de données est importante. D’autant plus en cette période difficile d’inflation des coûts énergétiques.

La commission Européenne a publié en 2020, un rapport mettant en avant l’impact environnemental des datacenters. Ainsi, les centres de données représentent environ 4% de la consommation totale d’électricité de l’Union Européenne.

Malheureusement, ces estimations ne tendent pas à s’améliorer. En effet, une augmentation de 28 % de la consommation des centres de données est prévue entre 2018 et 2030.

A l’échelle mondiale, la consommation des datacenters représente une charge équivalente au 3ème émetteur après les Etats-Unis et la Chine (chiffres à fin 2018 selon l’EPA : l’Agence Américaine de Protection de l’Environnement).

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Emission de Dioxyde de Carbone (total mondial par pays)

L’indicateur d’efficacité énergétique, appelé PUE (Power Usage Effectiveness) est une norme internationale (ISO CEI 30134-2) depuis 2016. Le PUE prend en compte les données du datacenter et notamment le taux de remplissage, de sa sécurisation (niveau de TIER de 1 à 4), de la consommation électrique globale et de celle des équipements de salle. Ainsi, il est important de garder des datacenters adaptés à leurs contenus et d’éviter les surcapacités.

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Pour un grand nombre de datacenter (hors hébergeurs), le PUE affiche des taux supérieurs à 2, soit une consommation « inutile » représentant plus de la moitié de la consommation globale du datacenter.

En 2020, l’indicateur d’efficacité énergétique affiche un PUE moyen d’1,6. Ces estimations tendent à décroitre, ce qui est fondamentalement positif. Néanmoins, il faut relativiser cette donnée. En effet, l’impact des datacenters sur l’environnement reste élevé et contribue fortement à la pollution numérique.

Réduire la pollution du datacenter

Pour diminuer l’impact environnemental des datacenters et davantage tendre vers le green IT, plusieurs actions existent.

La première démarche est de bien connaître le contenu de son datacenter (Asset Management). Il est aussi important de mettre en œuvre des bonnes pratiques : urbanisation des équipements, passage de câbles, retrait des cartons, évacuation des équipements « zombies » (équipements physiques ou virtuels en activité bien que n’ayant plus d’utilisation), etc.

La démarche suivante est de travailler sur les températures de consignes des climatisations, en collaboration avec des électriciens et climaticiens.

Positionner des dalles perforées dans le faux plancher, positionner des climatisations ou créer des couloirs confinés sont envisageables. Disposer d’indicateurs de mesures de la consommation électrique et de la température permet de piloter leurs évolutions et l’empreinte carbone.

Il existe des outils de type DCIM (Data Center Infrastructure Management) permettant de réaliser des « jumeaux numériques » des datacenters. L’objectif est de simuler, sur des plages temporelles, non seulement les évolutions électriques et/ou climatiques mais aussi l’urbanisation des équipements. Ce type d’outils apporte du factuel pour la mise en œuvre d’actions adaptées.

Toutes ses actions permettent d’augmenter, de manière maitrisée, les températures de consignes des climatisations. Le passage à 22°C des températures de consignes est simple. Néanmoins, il est encore possible de pousser les optimisations en atteignant des températures de consignes entre 26°C et 29°C.

« Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme »

Antoine Lavoisier

Les datacenters vont parfois également au-delà de leurs fonctions initiales. En effet, la chaleur dégagée peut être réutilisée pour de multiples usages. Les Pays-Bas, la Finlande, la Corée et aussi la France, se sont ainsi essayés à cet exercice. Chauffer des habitations ou encore chauffer de l’eau à destination du traitement des eaux usées, telles sont les idées !

Les bénéfices

Les résultats de l’ensemble de ces actions sont nombreux. Le premier effet est celui de la réduction de la consommation énergétique et donc la réduction de l’empreinte carbone.

Par corrélation, l’effet positif est celui de la réduction des coûts énergétiques du datacenter.

Un abaque souvent utilisé est qu’une réduction de 1°C des températures de consignes apporte une réduction de 4% de la consommation de la chaine du froid ! Quand on se rappelle que, dans de nombreux datacenters, la consommation de la chaîne du froid représente un gros tiers des consommations électriques, cela peut donner une idée des gains (énergétiques et financiers) possibles.

En conclusion, la DSI participe aux efforts de réduction de l’empreinte carbone par la mise en place de datacenters écologiques.

La communication de la DSI vers les équipes RSE et la Direction Générale est la base du green IT. En effet, avec de simples actions, les gains résultants peuvent être considérables !

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